Par Naoki Serizawa. Ki-oon, 7,65 €, le 13 juin 2013.
Un volume paru sur 6 (série terminée au Japon)

Ancien médecin dans une ONG, Yû Katsumi a brisé son serment d’Hippocrate. En Afrique, les balles d’une guerre civile l’ont contraint à tuer pour survivre. Il n’est plus, de retour au Japon, qu’un antisocial au bras tatoué à l’image de Lucifer. Pour ne jamais oublier ses crimes.

À travers la figure du médecin déchu, Naoki Serizawa examine l’envers de la société. Car si Katsumi ne tarde pas à renfiler les gants, c’est désormais dans le circuit parallèle qu’il exercera. Celui des sans-abri, des yakuzas et des immigrés clandestins – le monde des marginaux et des oubliés de la Sécurité sociale.À la fois thriller et peinture humaine, La Main droite de Lucifer alterne entre le suspense d’une intervention délicate et la description de ces petits secrets malpropres du coin de la rue, ceux dont la société ne veut pas entendre parler. Entre les deux, gravitent les états d’âme de cet homme usé par l’alcool et les remords.

Cependant, là où la dramatisation déployée autour de ce super-médecin tourmenté mais vertueux s’adapte bien à l’urgence d’une opération à ventre ouvert, le manque de naturel général des situations et quelques grossières coïncidences scénaristiques contrarient le contexte, qui se veut crédible. Et si le trait de Serizawa, clair et détaillé, flirte presque avec la facture léchée d’un Inoue (Real) ou d’un Tanaka (Coq de Combat), il n’en a pas le caractère ni l’énergie humaine et, en cela, peine à créer de l’empathie envers les personnages. Un académisme dont la tiédeur ne capture pas tout à fait la rage de vivre des bas-fonds. En attendant, ce coup d’essai contentera les amoureux de grands-huit opératoires ou, par procuration, de ce genre trop rare qu’est le récit mafieux.

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