La Maison de la faim **
Par Loka Kanarp et Carl-Michael Edenborg. Actes Sud/L’An 2, 19,50 €, novembre 2011.
Une petite fille et sa grande soeur vivent mal d’être placées en famille d’accueil, loin de leur mère. Elles sont l’objet des regards et interrogations des amis et voisins, entre suspicion, dégoût et concupiscence. Lors d’une garden party étouffante, elles s’en vont promener dans la forêt voisine et découvre une maison abandonnée. Elle la visite avec un frisson dans le dos, jusqu’à ce que la grande soeur tombe dans un trou du plancher…
Entre conte fantastique et poème funèbre, ce one-shot suédois intrigue d’abord par son graphisme. L’alliance entre un trait rond et enfantin et une bichromie orangée propice au contraste ombre/lumière produit des scènes inquiétantes. Ainsi, les êtres humains semblent parfois désincarnés, tandis que les objets (et surtout la maison, ici) prennent vie; la peur est tapie dans les planches pourries autant que dans les gestes des enfants… Forte d’un dessin efficace, cette histoire de fantômes et de deuil avance toute seule, dans une progression implacable. Et c’est aussi son principal défaut : aller un peu trop rapidement, et atteindre le climax de l’épouvante aussi vite qu’un claquement de porte. Le coeur a tout juste le temps de s’emballer, et c’est dommage.
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