La Maison de la plage
En ouvrant les volets de la maison de vacances familiale, Julie a le coeur serré. Car c’est peut-être le dernier été ici. Alors qu’elle a perdu son compagnon brutalement et qu’elle attend un bébé de lui, la possible vente de la demeure est la mauvaise nouvelle de trop. L’arrivée de ses parents, de son frère, et de son oncle qui a besoin d’argent va-t-elle lui redonner le sourire ?
Histoire classique d’une indivision : un membre de la fratrie veut récupérer du cash de la propriété des parents, et c’est la vente annoncée de la maison qui a vu tant de bons moments. Et c’est toute un noyau familial qui se fissure, car une maison commune qui disparaît, ce sont les réunions entre parents, enfants, cousins qui n’auront plus lieu. De ce schéma banal, la scénariste Séverine Vidal tire une fiction solidement construite, replaçant cette bâtisse de Loire-Atlantique au coeur de son récit, en plusieurs retours temporels bien amenés : on la découvrira 40 ans plus tôt, au moment de son achat, et même encore avant, avec les anciens propriétaires. Et les mystères seront éclaircis… L’intrigue est simple, certes, mais elle sonne juste, par des personnages crédibles et des dialogues bien tournés. Et le petit secret du papier peint derrière le miroir de la chambre jaune se révèlera très émouvant. On doit aussi cette réussite au dessin impeccable de l’Espagnol Victor L. Pinel, qui s’appuie sur des portraits précis pour soutenir le texte et une ambiance colorée sobre et maîtrisée. Un joli roman graphique, classique, tout public et soigné.
Publiez un commentaire