La Maison de l’architecte polonais et de sa femme algérienne restée au pays
Le papa est mort, la maman n’en peut plus et s’en va dans sa famille. Et laisse derrière elle une ribambelle de mômes, beaux et impertinents métisses algéro-polonais. Telle une petite communauté débrouillarde, cette famille abandonnée va apprendre à vivre ensemble et dans le monde, en gardant coûte que coûte l’étrange et moderniste bâtisse imaginée par le paternel, au sein d’un quartier français bien traditionnel. Et ce, malgré les regards des voisins et les interpellations racistes.
Comme une sitcom-fleuve, ce one-shot raconte plusieurs années de la vie d’une famille d’orphelins dans un décor unique, une maison d’architecte coincée dans un voisinage peu accueillant. Les années passent, les enfants grandissent, les plus grands deviennent adultes et se démènent pour jouer les chefs de famille. On sent beaucoup d’empathie et de chaleur humaine dans cet enchaînement de séquences, qui sont parfois un peu trop décousues pour qu’on s’attache véritablement à l’un ou l’autre des protagonistes. Chacun vit sa vie, et le lecteur reste spectateur. Notamment parce que les thèmes abordés (l’adolescence, les relations frères-soeurs, les racines, la religion, le racisme…) sont nombreux et donc parfois juste effleurés. Mais on demeure séduit par le ton original et l’ambiance générale du livre, brossé avec enthousiasme et couleurs directes par Édith Chambon. Un livre curieux, à l’image de son titre impossible, qui ne laisse pas indifférent.
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