La Mano #1 **
Par Alberto Pagliaro et Philippe Thirault. Dargaud, 13,95 €, le 18 février 2011.
Cinq jeunes gens dans l’Italie de 1965. Deux filles et trois garçons qui rêvent d’un avenir plus juste, d’une société plus égalitaire, d’une liberté plus totale. Menés par le beau et charismatique Aristofane, ils vont se structurer en un mini-groupe nommé La Mano, et punir ces cochons de capitalistes et ces salauds de fascistes. Mais aux attentats à la bombe à eau succèdent les meurtres. Et tous ne sont pas prêts à rejoindre la lutte armée…
Les auteurs préviennent au début: il ne s’agit pas d’une chronique politique italienne, ni du récit d’un vrai groupuscule gauchiste, mais d’une fiction racontant « l’histoire d’un groupe d’amis d’enfance unis comme les doigts de la main, partis à la recherche de leur innocence perdue ». N’empêche, et le mini-dossier documentaire en fin d’album vient le rappeler, les Brigades rouges ont été responsables de milliers d’attentats et de centaines d’assassinats dans les années 70-80, et cette bande dessinée en est forcément l’écho. Le ton relativement léger (voire nostalgique) de cet album liminaire et la distance prise avec les personnages – mis en scène comme au théâtre, notamment dans leurs relations amoureuses – gênent donc un peu. Car La Mano a bien du mal à s’extirper de son ambiance post-adolescente et joue maladroitement du mélodrame pour susciter la peur, la tristesse ou l’inquiétude chez le lecteur. Néanmoins, le décor est posé, le dessin agréable et le scénario pas si naïf. On compte donc sur la suite de cette trilogie pour prendre du corps et poser les vraies questions, comme ont su le faire, sur un sujet proche, les films Buongiorno Notte ou La Bande à Baader.
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