La Marche Brume #1
Une petite communauté de sorcières vit isolée, au fond des bois, loin des hommes et de la Brume, brouillard maléfique qui ravage tout sur son passage. En son sein grandit Tempérance, demi-ogresse recueillie bébé par la courageuse Grisette. Mais au moment où elle devient adulte et peut donc devenir à son tour sorcière, la Brume rejaillit et avec elle bien des malheurs et des dangers. Tempérance révèle alors une singulière résistance à cette puissance maléfique, en même temps que la tentation de rejoindre le côté obscur. Commence alors un long périple vers les origines de la Brume…
Après Blanc autour, écrit par Wilfrid Lupano, Stéphane Fert retrouve l’ambiance des contes médiévaux qu’il avait développée dans Morgane et Peau de mille bêtes. Et c’est une excellente idée, car il mâtine son histoire d’apprentissage d’une franche touche de féminisme et d’écologie, à travers un récit tour à tour pétillant et funèbre. Difficile en effet de résister à cette bande de sorcières qui pratiquent le kung fu comme elle font pousser des courges, se prennent le bec par ennui et peinent à s’envoler sur un balai. Difficile aussi de ne pas trembler quand les chasseurs ou les créatures de la Brume attaquent, dans des irruptions de cruauté presque glaçantes.
Le récit de Stéphane Fert, à la structure classique, révèle sa richesse page après page, dans un savant dosage d’émotions fortes et de thématiques contemporaines (biodiversité, homosexualité, transmission entre générations…). Et son graphisme n’a jamais été si léché, si envoûtant, dans un style mouvant et organique, dont la sobriété et la fluidité des lignes sont magnifiées par des gammes colorées d’une grande subtilité. Un régal de divertissement intelligent.
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