La Nuit de la goule
Un homme accompagné de son jeune fils s’introduit dans une maison de retraite isolée sous un prétexte bidon pour rencontrer l’un de ses résidents. Ce dernier, interné sous une fausse identité, est en fait le grand réalisateur de films d’horreur TF Merrit, auteur du classique maudit La Nuit de la goule. Merrit a justement besoin d’aide : son film disait vrai et la goule, monstre le plus dangereux jamais entré au contact de l’espèce humaine, s’apprête à être relâchée par le personnel de l’hospice.
Dans la plus pure tradition des pulps, ce récit complet marque le mariage idéal entre le goût du scénariste Scott Snyder (Wytches) pour les histoires qui font peur et celui du dessinateur Francesco Francavilla (Black Beetle) pour les compositions macabres à l’inspiration puisée dans les pages des magazines d’épouvante des années 1960 Creepy ou Eerie. Sur une histoire à twists rondement menée, entrelaçant passé et présent et réalité et fiction, Snyder se laisse aller goulument à la référence cinéphile et se fait plaisir dans un dernier acte grand-guignol à souhait. Mais c’est surtout le plaisir de Francavilla à creuser sa veine baroque inimitable qui est communicatif. L’artiste livre un festival de contrastes et de jaillissements dans une palette de couleurs ramassée : bleu, jaune, rose, et, bien sûr, orange incandescent, sa marque de fabrique. Rien à dire, ça a de la goule.
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