La Nuit des lanternes



Cela fait des année qu’Éloane n’était pas retournée sur son île natale. Depuis le décès de son père. Là, elle retrouve une mère amère et blessante, et un petit frère qui aurait bien besoin de voir sa grande soeur plus souvent. Alors qu’approche le rituel local des lanternes, Éloane se laisse submerger par l’angoisse et la colère. Jusqu’à devenir autre chose…
Pour son premier album, Jean-Étienne ne fait pas dans la demi-mesure, et c’est tant mieux. Sur quelque 180 pages, il déploie un récit horrifique nourri de trauma familial, dans un design tout en contraste, dans lequel seules les lueurs de la nuit, des lucioles et des flammes viennent percer le noir profond. Avec son trait plutôt minimaliste, il joue des ombres intelligemment, générant une bonne dose de stress par moments. Toutefois, il pèche soit par surenchère d’effets, soit par excès d’épure dans certaines séquences, et une approximation dans les expressions et les anatomies se fait jour, nuisant à l’impact général. De plus, son scénario s’appuie sur de trop évidents secrets de famille, ce qui le rend finalement assez prévisible : les temps forts sont plutôt réussis, les temps faibles font vraiment sortir de l’histoire et n’en font voir que les défauts. On retiendra donc surtout le potentiel de ce nouvel auteur et son sincère goût pour un genre horrifique trop peu exploité en BD : on lira donc ses prochains projets avec intérêt.
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