La Paresse du panda
Revoilà Jeanne Picquigny et sa clique aux noms délicieux aux prises avec des nazis en plein Himalaya. Jeanne et Eugene Love Peacock ont peut-être bu un élixir de jeunesse éternelle, Pamela Baladine Riverside (personnage ci-contre) a fraternisé avec les yétis et découvert une drôle de petite bête. Mais ce nouvel album met en avant la petite-fille de Jeanne, Lily, mannequin-chanteuse du XXIe siècle, qui se cherche elle-même en fouillant le passé trépidant de sa grand-mère.
Après le superbe La Patience du tigre, Fred Bernard poursuit sa grande saga romanesque, qui ne cesse de s’étendre à travers les générations, pour notre plus grand bonheur. Toutefois, le début de ce volumineux ouvrage de quelque 380 pages souffre d’un rythme lent et haché, les allers-retours temporels entre le périple de Jeanne et la solitude de Lily étant un peu pesants – même si le dessin, un peu flottant, apporte une certaine légèreté. Mais peu à peu, on comprend où l’auteur veut en venir, développant le mystère de sa grande héroïne tout en donnant plus de chair à sa petite-fille. La dernière partie du livre est d’ailleurs un emballement de magie et de fausses coïncidences, aux accents rock et littéraires pleins de charme. Il est malin, Fred Bernard, car à mesure qu’il fournit des réponses sur les questions posées précédemment, il ajoute de nouvelles couches de mystères (et donc de possibilités de scénario pour la suite). Tout en réussissant – et là, chapeau ! – à produire un livre qui peut se déguster seul, tant les thèmes de la transmission, de l’amour et de l’engagement y sont finement étudiés. Un nouveau régal.
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