La Piste des larmes
La piste des larmes, c’est le long chemin de la déportation qu’ont suivi les Amérindiens, peuple natif du territoire des États-Unis qui a été forcé de quitter ses terres ancestrales pour être parqué dans des réserves. Pour ceux qui ne sont pas morts entretemps. C’est cette histoire que conte ce one-shot accessible à partir de 12 ans, à travers deux personnages, l’impétueux Diwali et la courageuse Adsila, Cherokees fiers mais impuissants face à la puissance et la brutalité de l’homme blanc.
Si le discours et l’ambition de la scénariste Séverine Gauthier semblent clairs et affirmés pour ce one-shot historique, le résultat est hélas bien bancal. Entre tentation de s’appuyer sur des légendes amérindiennes, rappel d’événements historiques, description de l’interminable déportation et tentative de faire vivre son récit à travers deux personnages, la scénariste d’Aliénor Mandragore, Washita ou L’Homme Montagne semble se perdre en chemin (alors que justement, ce volume ouvre la collection « Chemins » de Nathan bande dessinée, autour de l’exil). Dans sa narration hachée et trop distante, on a du mal à croire en ces deux protagonistes, à les comprendre, à les aimer, et leurs actions personnelles se noient trop vite dans la peinture du cadre global. Les années passent, et ils évoluent sans qu’on comprenne vraiment comment. Les luttes intestines entre Natifs, l’alcoolisme des populations des réserves sont balancés comme ça, sans explication ni incarnation suffisantes. Et le beau dessin de pastels et d’aquarelle de Stéphane Soularue (Marie Curie, Des chiens et des loups), plaisant à contempler, n’offre pas beaucoup plus de profondeur au récit, ni guère d’émotion. Un projet intéressant et élégant, mais mal ficelé et qui tombe à côté.
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