La Poussière du plomb
L’Italie des années 1970 est un pays en proie au doute : entre un héritage fasciste lourd et un Parti communiste qui fait le jeu de la démocratie chrétienne, une jeunesse, en quête de changement, va, en partie, se tourner vers la violence et le terrorisme. Ces factions d’extrême gauche, dont la plus célèbre reste les Brigades rouges, constitueront un élément déstabilisant de cette décennie. À cette gauche-là répond un terrorisme d’extrême droite aux accents fascistes : à eux deux, ils donneront à cette période le nom d’années de plomb.
La Poussière de plomb entreprend de raconter l’histoire par le bas. Celle des petits, de ceux qui rêvent d’engagement à gauche et de non-compromission à l’inverse du PC de papa. À travers leurs actions, leurs engagements, qui glissent petit à petit vers l’action violente, Michel, Cesare, Alberto, Anna et les autres vont être entraînés dans les affres de l’Histoire entre amours, et trahisons.
On se laisse prendre par ce récit bien mené, entre polar et Histoire. L’action est présente, les moments d’analyse aussi, sans didactisme appuyé. Cependant, à vouloir multiplier les personnages, on se perd dans les divers fils de l’intrigue, impression renforcé par un trait qui ne permet pas toujours d’identifier réellement tous les personnages et surtout de les différencier. La monochromie, au service du découpage temporel, est judicieusement utilisée, et le trait réaliste sied très bien à l’ouvrage donnant un aspect presque documentaire.
Un ouvrage honnête sur une période de l’Histoire qui intéresse de plus en plus les auteurs et les lecteurs, comme en témoigne le succès de l’ouvrage de Davodeau et Collombat, Cher pays de notre enfance, sur les années de plomb françaises.
Feuilletez des milliers de bandes dessinées gratuitement sur Sequencity
Publiez un commentaire