Par Birgit Weyhe. Cambourakis, 24€, septembre 2012.

Inspirée de la pièce du même nom d’Arthur Schnitzler, cette Ronde suit sa mécanique maligne et précise, reliant les différents protagonistes de l’album.

Le récit de l’Allemande Birgit Weyhe joue à saute-mouton avec les années : il débute avec le récit de Marie Boivin, à Montréal en 1955 ; la femme âgée, veuve de guerre et obsédée par les nombres, laisse la place à son mari Yves, sur le front français en 1917, avant sa mort ; lui-même cède ensuite la parole à une certaine Lucille Dubois, qui vit en zone occupée… Et ainsi de suite.

Le lien entre ces personnages ? Une médaille sacrée en or, qui cristallise leurs amours ou espérances, et passe de mains en mains au gré de l’existence. De ce jeu de piste international (qui mène son lecteur jusqu’au lac Naivasha, au Kenya), l’auteure tire une danse narrative émouvante, un entrelacs de destins jamais anodins. Centré sur ses héros, leurs états d’âme, son travail graphique ne néglige jamais l’humour, donnant la part belle aux objets ou à des scènes imaginaires. Creusant d’un délicat noir et blanc un sillon à la fois historique et intime.

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