Image Image Image Image Image Image Image Image Image Image

BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | November 21, 2024















Retour en haut de page

Haut de page

One Comment

La Route

15 avril 2024 |
SERIE
La Route
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
28.50 €
DATE DE SORTIE
29/03/2024
EAN
2205208152
Achat :

Qui d’autre ? Qui d’autre que Manu Larcenet pouvait adapter La Route, le chef d’oeuvre de Cormac McCarthy, avec autant de pertinence et d’intensité ? Nombreux sont les dessinateurs de talent qui auraient pu prêter leur encre noire au récit post-apocalyptique de l’écrivain américain, mais peu auraient pu lui conférer cette justesse dans les sentiments et cette rage contenue dans la narration. Après Le Rapport de Brodeck, l’auteur de Blast signe donc une nouvelle transposition éclatante, un album qui fera date.

la-route_image1Dans un décor de cendres, au sol comme dans l’atmosphère, on suit ici un père et son fils, qui marchent sur les routes d’une Amérique totalement dévastée, sans électricité, sans circulation, sans soleil, sans animaux ni végétaux. Sans vie, ou presque, car quelques humains demeurent, fouillant les décombres à la recherche d’une conserve ou d’une canette oubliées. Et il y a ceux qui chassent les autres survivants, pour les dépouiller, les torturer, les tuer. Les manger. Les deux héros, qui peinent à camoufler sous leurs hardes leurs corps squelettique, découvrent peu à peu la réalité de ce monde qui, après un effondrement qui ne sera pas expliqué (là n’est pas le sujet), semble avoir perdu toute humanité.

Taiseux, le récit pèse chacun de ses dialogues. Ceux-ci finissent par tourner en rond, forcément : le fils demande à son père s’ils vont bientôt mourir, l’autre nie, se mord les lèvres, invente une phrase d’encouragement que l’enfant fait semblant de croire. Et sous la plume qui gratte et triture la planche de Manu Larcenet, dont les noirs et gris sont à peine éclairés d’une teinte délicate par endroits, ces scènes intimes remuent sans doute autant les tripes que les charniers ou les irruptions d’anthropophagie. Âpre, violent, horrible, l’album est un condensé d’émotions fortes mais jamais gratuitement, car il appuie là où ça fait vraiment mal : il montre sans détour ce que l’homme est capable de faire à son prochain pour survivre quelques jours de plus, et ce qu’un père est prêt à faire pour éviter à son fils les pires atrocités. Choquant, terrifiant, brillant.

la-route_image2

 

Commentaires

  1. LeGranstef

    Bonjour,
    Je suis la carrière de Larcenet depuis ses débuts dans Fluide Glacial, et je trouve sa progression impressionnante.
    Cependant je ne partage pas du tout l’opinion générale sur cet album.La partie graphique est maîtrisée.
    Là où le bât blesse à mon avis c’est dans cette narration d’une grande platitude. Peu de dialogues, peu de péripéties, c’est ennuyant !
    J’ai lu des tonnes d’histoires post-apocalyptiques et cette trame est vue et revue. Je n’ai pas ressenti d’émotion ou d’empathie, alors que c’est tout ce qui est censé tenir un récit aussi épuré.
    Bravo pour la maestria graphique, mais un coup d’épée dans l’eau pour moi.

Publiez un commentaire