La Soutenable Légèreté de l’être
Eléonore, que tout le monde appelle Lolo, pleure matin, midi et soir. Elle n’y peut rien, elle broie du noir en permanence, ne voit que le verre à moitié vide, ne perçoit que l’angoisse qui l’étreint en permanence. Elle souffre, c’est sûr, mais ne sait pas de quoi. Du ventre, c’est sûr. Certainement d’autre chose, aussi. « Moi j’avais la même chose à son âge, toujours mal quelque part ; mais au final c’était toujours psychosomatique », assène sa mère.
Lolo, 30 ans, célibataire, se pose aussi plein de questions sur sa vie, la direction qu’elle prend, la solitude qui l’étreint. Gobe des petites pilules, qui ne semblent pas éteindre ses douleurs. Et puis un jour, elle s’évanouit, se réveille à l’hôpital, où l’on prend enfin son mal au sérieux. Non, tout n’est pas dans sa tête : la jeune femme doit se faire opérer de l’appendicite…
Comédienne, autrice et réalisatrice (elle se met par exemple en scène dans Les topos de Lolo, sur sa chaîne YouTube), Eléonore Costes nourrit cette Soutenable Légèreté de l’être de son propre vécu. Son récit est mis en images par Karensac (prix révélation blog à Angoulême en 2015), avec un trait rond et très simple, qui joue sur les ambiances colorées pour déterminer la temporalité ou appuyer des moments-clés.
Leur travail n’est pas désagréable, mais reste très anecdotique, sur le fond comme sur la forme. Quelques flash-backs creusent un peu l’enfance de l’héroïne, lui donnant un poil plus de chair. Mais, malgré l’humour déployé, on peut rapidement se lasser des états d’âme de l’héroïne. Et préférer s’attaquer à l’admirable Carnet de santé foireuse de Pozla (éd. Delcourt), ou au saisissant Quand vous pensiez que j’étais mort de Matthieu Blanchin (éd. Futuropolis).
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