Par Margaux Motin. Delcourt, 22,95 €, le 8 mai 2013.

Après J’aurais adoré être ethnologue et La Théorie de la contorsion, Margaux Motin poursuit, à travers les aventures de son alter ego, son exploration (pas très scientifique mais tellement perspicace) du quotidien des trentenaires parisiennes.

Dans La Tectonique des plaques, on retrouve Poupette sa mouflette, sa bande de copines et sa phobie du fashion faux pas. L’illustratrice croque les moments de solitude et les instants de joie avec un humour tordant, ne reculant devant aucun tabou — des gaffes honteuses de jeune mère à l’angoisse d’avoir mauvaise haleine.

Si les tranches de vie sont toujours croustillantes, l’auteure s’affranchit du format blog qui a fait son succès – elle l’a d’ailleurs mis en sommeil le temps de concevoir cet album –, pour laisser davantage de place au récit. Son héroïne, fraîchement séparée, va traverser une deuxième adolescence. Aux interrogations existentielles succèdent les aléas du célibat et une rencontre à rebondissements, le tout raconté avec un trait élégant, souple et pétillant. En digne jeune femme de 2013, Margaux Motin prise les imprimés chamarrés, les SMS et les photos filtrées, des références qu’elle distille dans des planches truffées de trouvailles visuelles. Les lecteurs pourraient rester perplexes en découvrant la face cachée de la féminité, mais les filles se reconnaîtront sans problème dans cet album très réussi, drôle, audacieux et souvent touchant.

Bénédicte de Badereau

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