Dans le désert du Far West, il fait beau et chaud la majeure partie de l’année, cependant, quand un orage pointe le bout de son nez, il vaut mieux se mettre à l’abri. C’est l’un de ces impressionnants déchaînements de la nature dont il est question dans cet album. Deux enfants, leurs parents et leur chien se réfugient alors dans leur petite maison de bois, en espérant pouvoir s’en sortir indemnes et sans trop de dégâts matériels !

Adepte des carnets de voyages et de dessins, David Wautier en met plein plein les yeux dès la couverture de La Tempête… et ça ne s’arrête pas là ! Les planches à l’aquarelle de l’auteur sont d’une grande lisibilité et d’une maîtrise impressionnante de régularité. Ce one-shot a beau être court et muet, on se surprend à « lire » cet album consciencieusement et à scruter les cases et détails des planches à de nombreuses reprises, tant le graphisme est ébouriffant. Les détails, les expressions, les couleurs… tout fonctionne à merveille et donne vie à une BD qui parvient à charmer en ne racontant finalement qu’extrêmement peu de choses.

La Tempête est de ces albums que l’on lit, relit, feuillette au hasard et rouvre avec plaisir comme on le fait avec les plus beaux des artbooks. Mais c’est aussi un parfait exemple d’une narration extra claire et fluide, indispensable à la compréhension de tout récit muet. Et ce qui est particulièrement bluffant, quand on découvre son talent pour l’art séquentiel, c’est que cet ouvrage a beau être le dixième de l’auteur, il ne s’agit en réalité que de sa seconde bande dessinée ! Autant vous dire qu’on espère que cette incursion récente dans le 9e art (sa première BD, La Vengeance, étant elle aussi sortie en 2024) ne soit pas qu’une passade.