La Tête dans les étoiles
Christine est une jeune fille appliquée, élève presque modèle, violoniste assidue, qui fait la fierté de ses parents (qui lui mettent un peu la pression quand même) au sein de la communauté chinoise d’une petite ville de Californie. Contre toutes attentes, et malgré ses craintes initiales, elle va se faire comme meilleure amie une gamine différente des autres : Moon est ronde et costaude, un peu garçon manqué et tête brûlée, pauvre mais généreuse, enthousiaste pour tout, et super douée en dessin et en danse. Tout l’inverse de la trop sage Christine. Et puis, Moon vit un peu dans ses rêves, faits de créatures magiques qui naviguent autour d’elle…
Après avoir réinventé le conte de fées en y injectant des thématiques modernes (sur le genre, notamment) dans Le Prince et la couturière, Jen Wang revient avec un récit pour lecteurs plus jeunes, au trait plus rond et doux. Elle s’inspire de sa propre enfance, quand elle fut victime d’une tumeur au cerveau – qui lui faisait passer des formes éthérées devant les yeux – heureusement diagnostiquée et opérée à temps. Mais La Tête dans les étoiles, au-delà de son final touchant, n’est pas un livre sur la maladie. C’est une histoire d’amitié et de confiance en soi, d’ouverture aux autres et de tolérance : on ne grandit jamais autant que quand on sort de son cocon pour se confronter au monde et aux autres filles et garçons, quand on est bousculé dans ses habitudes pour connaître d’autres façons de vivre, quand on accepte de faire un pas de côté pour changer d’avis.
Comme dans Le Prince et la couturière, Jen Wang sait faire passer tout cela avec des mots rares et justes, un sens de la mise en scène bluffant et un jeu de regard et d’expressions d’une grande variété. Toute la puissance du medium bande dessinée, au service d’un récit touchant.
Publiez un commentaire