La Tournée
Le temps d’une Tournée (le titre de l’album), il laisse sa femme et son fils à la maison. G.H. Fretwell est un romancier britannique que le devoir appelle : il doit écumer les librairies de son île pour offrir des dédicaces de Sans K, son dernier opus. Pas question toutefois de balade triomphale : les lecteurs se font rares, voire inexistants, condamnant l’auteur à une solitude un peu honteuse derrière sa table — ce malgré les efforts de certains vendeurs pour promouvoir sa création…
Surtout, derrière lui les libraires semblent trépasser, comme victimes d’un tueur en série. Fretwell semble pourtant ne rien voir, obsédé qu’il est par une question : quand donc les pages culturelles de son quotidien vont-elles consacrer une chronique (élogieuse) à son livre ?
Usant d’un noir et blanc sobre et d’un trait minimaliste, aux décors soignés, Andi Watson trousse ici un délicieux suspense qui baigne dans l’absurde et l’humour nonsense. On se délecte d’une description ironique, parfois cynique (concernant les relations avec l’éditeur), du milieu littéraire. On s’attache à un personnage candide, constamment dépassé par ce qui se passe autour de lui. Et on doute même, sérieusement, de son innocence. L’auteur fait ici entendre une petite musique bien particulière, finement composée, comme sortie d’une boîte à musique vintage.
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