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La Vague gelée

13 mai 2020 |
SERIE
La Vague gelée
DESSINATEUR(S)
EMG
SCENARISTE(S)
EMG
EDITEUR(S)
PRIX
18 €
DATE DE SORTIE
06/03/2020
EAN
2848410558
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En 2013, un mystérieux auteur nommé EMG sortait Tremblez enfance Z46. Récit imbriqué au fil narratif très simple, il happait cependant le lecteur par ses constructions graphiques rappelant les débuts du design assisté par ordinateur ou des logiciels d’architecture, créant une chose étrange, mais très convaincante. Il aura fallu sept ans pour qu’un nouveau livre paraisse, toujours chez Tanibis, malheureusement juste avant la fermeture des librairies.

la-vague-gelee_image1Si le dessin lorgne toujours du côté des souvenirs informatiques, on se retrouve cette fois-ci du côté du pixel et des jeux vidéos. Le pixel art et ses dérivés paraissent a priori un peu plus éculés pour le lecteur, souvent utilisé pour jouer sur des ressorts nostalgiques. Ce serait sans doute mésestimer EMG qui utilise certes le pixel, mais dans des constructions complexes. Celles-ci sont proches des cinématiques apparues dans les jeux des années 90 pour leur donner plus de contenu et d’incarnation, au fur et à mesure que les stockages gagnaient en capacité. Laborieuses à construire pour des mouvements minimaux, ces cinématiques étaient souvent accompagnées de bulles aux lettrages caractéristiques. Certains y virent d’ailleurs les débuts de frontières floues entre bandes dessinées numériques, jeux vidéo, animation…

Ce procédé restait rare et long à construire, EMG l’étale sur plus de 120 pages et donne ainsi une dimension toute particulière à son livre. La pauvreté nécessaire de la palette de couleur est exploitée au maximum et donne de surprenantes scènes d’eau déchainée, de glace à perte de vue ou de machines de guerre en déploiement. L’effet donné par le traitement graphique aux onomatopées, hurlement de sirènes comme roulis, les ancrent totalement dans le dessin.

Un dessin qui efface presque l’histoire, celle de Nicolas, surfeur professionnel qui participe à une compétition à San Telmo, lieu qu’il déteste car son père y est mort. On le voit lutter sans trop de succès, son grand-père débarque, tout s’arrête soudain et il affronte sa mémoire en marchant sous la mer alors que semble surgir une attaque d’aliens, ou de Russes, qui débarquent sur la plage. Il se passe beaucoup de choses, mais le fil est simple, comme dans son premier livre où l’ambiance générale était bien plus importante que le strict récit. La Vague gelée suit ce principe avec élégance et, pour peu qu’il accepte un cadre sans doute plus référentiel, le lecteur est encore une fois happé.

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