La Vision de Bacchus
Venise, XVe siècle. Le peintre Giorgione se meurt de la peste. Mais il tient à terminer son dernier tableau, une oeuvre dont le sujet l’obsède depuis toujours. Une peinture qui lui a été inspirée par le fulgurant Antonello de Messine, peintre génial et audacieux, mais qui s’aventura sur un sentier dangereux…
Cette évocation biographique d’un brillant peintre de la Renaissance, qui avait su intégrer les techniques flamandes, napolitaines et florentines, pour mieux chercher la vérité dans ses peinture, est un sujet bien original et ambitieux pour une bande dessinée. Car la gageure d’un tel projet est bien de représenter la création, montrer les toiles achevées ou en train de se peindre, et de mêler ce style suranné au graphisme plus dynamique de la bande dessinée. Le tout inclus dans une intrigue suffisamment animée pour avoir envie d’avancer. Avec un dessin vif, à la fois élégant et presque humoristique par quelques rondeurs et expressions, Jean Dytar (Le Sourire des marionnettes) relève globalement le défi. Dans certaines séquences, il emmène véritablement le lecteur dans la folie créatrice d’Antonello, aux prises avec un riche banquier commandant un portrait nu de sa femme. À d’autres moments, l’intensité retombe, car la mise en scène proche du théâtre – cadrages fixes, nombre de décors réduit, allées et venues de personnages – est assez répétitive. Néanmoins, pour peu qu’on s’intéresse à l’histoire de l’art et que la période ne rebute pas, cette Vision de Bacchus saura vous enivrer.
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