La Vraie Vie des fabuleux Killjoys
Dans ce monde post-apocalyptique, il y a la ville, Battery City, et le reste, un désert. La cité est dominée par une dictature électronique, réfrénant toute rébellion potentielle en inhibant tout émotion. Et toute envie d’aller voir dehors. Là où survivent, parmi les vestiges rouillés du passé, des apprentis résistants aux allures de rock stars, cultivant le souvenir d’un groupe armé qui a failli tout faire péter et protégeait une gamine censée libérer l’humanité…
Leader du groupe My Chemical Romance, Gerard Way a imaginé l’idée de Killjoys avec un comparse musicien, Shaun Simon, et ce livre est le pendant graphique du disque Danger Days: The True Live of the Fabulous Killjoys. On y retrouve le texte abondant à tendance poético-punk de sa précédente série Umbrella Academy, et qui donne une identité singulière à cette histoire de SF au déroulement somme toute classique. Originalité dans le thème toutefois : l’énergie électrique est ici la clé de voûte de la dictature des gestes et de la pensée; les masses sont abruties par le port obligatoire de casques audio pendant un laps de temps précis, le sexe ne se pratique qu’avec des androïdes qui, une fois en fin de vie, deviennent des satellites espions. Ces trouvailles scénaristiques enrichissent un univers foisonnant, et donnent la possibilité à la talentueuse Becky Cloonan de produire des planches détaillées et énergiques de toute beauté, dans une veine proche de Paul Pope (Battling Boy, 100%, Heavy Liquid…) mais en plus sage. Alors si vous êtes prêt à lire de la SF comme on irait écouter un concert envoûtant, dont on ne comprendrait pas tout aux envolées électro-lyriques, mais qui fera vibrer quelque chose à l’intérieur de votre corps, branchez-vous immédiatement sur ces étonnants Killjoys.
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Que vaut la traduction de ce comic book ? Qui en est l’auteur ?
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