L’Aimant
Les thermes de Vals obsèdent Pierre depuis des années. Cette attirance qu’il ne peut finalement plus contrôler le pousse à partir en direction des belles montagnes Suisse, prêt à se concentrer jour et nuit sur l’un des secrets architecturaux les mieux gardés.
L’Aimant est un titre énigmatique au tempo posé, mais captivant. Sans mise en scène spectaculaire, c’est une énigme, une recherche, une légende, du suspense et des événements fantastiques qui tiennent le lecteur en haleine. Car il ne se passe en définitive que très peu de choses dans ce récit, et c’est d’ailleurs là que s’exprime tout le talent de Lucas Harari. Ses séquences muettes et images s’étalant sur une à deux pages absorbent le lecteur dans ce thriller architectural. Ses planches aux cases tirées au cordeau et collées les unes aux autres renforcent l’aspect oppressant de ce bâtiment insaisissable. Car oui, c’est bien lui le personnage principal de l’histoire. Sa présence écrasante dans chaque phrase et dans chaque case, ses mystères et son magnétisme lui donnent une allure véritablement charismatique.
Les éditions Sarbacane ont eu le bon goût d’éditer ce titre en très grand format au dos toilé. Cet aspect simple et monolithique rappelle directement la noblesse des thermes de Vals. Ajoutons à cela la trichromie renversante, le rendu minutieux des décors, les plans larges et les lignes envoûtantes, et L’Aimant s’impose bel et bien comme une révélation. Lucas Harari est un jeune illustrateur de 27 ans qui, après plusieurs publications dans des fanzines, signe là sa toute première bande dessinée professionnelle. Un auteur à suivre de très près, donc.
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