L’Ange de Budapest
John Angel a réussi sa vie aux États-Unis. Cet homme aux tempes grises est un entrepreneur accompli, reconnu. Mais ses racines sont ailleurs, en Hongrie. Et, en cette année 1988, alors que le bloc soviétique n’est pas encore fissuré, l’heure est venue de solder ses comptes et son héritage, là-bas, à Budapest. Et de redevenir, un temps, Jancsi Angyal, le combattant.
Voilà un one-shot ambitieux, qui souhaite rendre hommage aux soldats et civils qui ont tenté, en vain, de faire tomber le régime communiste hongrois puis de repousser l’armée soviétique, en 1956. Un conflit derrière le rideau de fer qui tua quelque 3000 personnes et provoqua la fuite de 200000 autres. Son scénario en flash-back décrit une vengeance, dans une ligne hyper romanesque, soulignée par une mise en scène musclée. Mais l’arrière-plan politique, indispensable, ressurgit en permanence, et pèse sur le rythme du récit. Les astérisques sont trop nombreuses, et le manque de détails préliminaires sur cette insurrection trop souvent négligée des livres d’histoire français se fait souvent sentir : les infos ne sont pas assez bien intégrées au déroulé et les allers-retours temporels n’aident pas à s’impliquer. Ne reste alors qu’un pâle thriller, au dessin anguleux séduisant mais pas toujours suffisamment lisible. Un ange aux ailes brisées.
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