L’Année de la chèvre – Bernadette
Trentenaire et mère de famille, Bernadette s’est laissée gagner par une routine rassurante. Ce n’est pas le cas de son conjoint, qui ne cache plus ses regrets de ne pas être parti à l’aventure quand il était encore jeune et sans enfant. Entre ce mari insatisfait, une mère au bord de la dépression et une fille en pleine crise d’adolescence, l’image de la famille idéale se ternit, et les secrets de famille resurgissent. Tiraillée entre ses responsabilités et la tentation du changement, la jeune femme cède petit à petit au charme de son coach sportif… L’année de la chèvre, signe chinois de Bernadette, de sa fille et de sa mère, marquera un tournant pour ces trois générations de femmes.
Suite chronologique de L’Année du dragon, dont les trois tomes étaient parus entre 2003 et 2005, L’Année de la chèvre réunit une nouvelle fois Vanyda (Celle que…, Un petit goût de noisette) et François Duprat (Space Kariboo, Mon cousin dans la mort), et peut se lire indépendamment de la première trilogie. Les auteurs échangent cette fois-ci leurs rôles, puisque c’est ici Duprat qui prend le crayon, et Vanyda que l’on retrouve au scénario ainsi qu’au dessin des planches mettant en scène l’animal spirituel des personnages. Malgré un début difficile à suivre, des ellipses un peu abruptes et des scènes oniriques dont on peine parfois à saisir la portée symbolique, l’histoire réussit globalement à conserver un ton juste et des protagonistes nuancés. Le trait vif et crayonné n’est pas désagréable mais paraît un peu monotone à la longue, malgré le changement de palette de couleurs entre chaque scène.
Cet album intimiste, qui laisse présager une saga familiale en plusieurs tomes, réussit à toucher par son récit plutôt réaliste des petits sacrifices de la vie ordinaire, dans lequel bien des adultes se reconnaîtront.
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