L’Archipel
Dans un futur pas si éloigné, Chloé vit sur une île faite de containers, loin du centre-ville huppé réservé aux citoyens d’élite et pleins de fric, qui se la coulent douce, assistés par leurs drones-IA. Chaque nuit, elle s’immerge dans le Futur, un monde virtuel illégal qui propose une vision du monde de demain, forcément guère reluisante… Car en plus des inégalités sociales exacerbées, la Terre est en proie à des catastrophes climatiques, à des pénuries d’électricité et de nourriture naturelle, à une répression politique et policière violente, à une surveillance de tous les instants… Ça vous rappelle quelque chose ?
Heureusement, le grand chic de Sacha Goerg (La Fille de l’eau, Nu…) est de ne pas se morfondre dans la simple peinture de notre monde actuel, ni de simplement extrapoler ce qu’il va devenir (tout est très très crédible ici) : il insuffle dans son récit un élan vital et une forme de poésie qui permettent d’adhérer à son intrigue somme toute assez simple. Chloé incarne l’espoir, le riche fils à papa la perte de sens, le maladroit Pablo la volonté de s’opposer… Et entre les trois, des sentiments surviennent, et même l’amour, qui sait. Avec son style tout en mouvement et en légèreté, et une vraie audace dans la mise en couleur, vibrante et signifiante, l’auteur propose un album de science-fiction subtil, pertinent et plein d’émotions, qui dit beaucoup de choses avec une grande sensibilité.
Publiez un commentaire