« Largo Winch II »: de l’action, de l’humour et de la baston
« Homme sans ennemis, homme sans valeur. » Voilà la devise de Largo Winch, un proverbe bosniaque qu’il murmure d’un air pénétré face à ses interlocuteurs. Et des ennemis, l’héritier du groupe W (53 milliards de dollars dans la balance) n’en manque pas.
Après un premier opus en décembre 2008, voilà la suite des aventures filmées du beau gosse le plus riche de la bande dessinée. Dans Largo Winch II, notre héros (Tomer Sisley, tout en nuances et toujours juste) aimerait s’offrir une vie meilleure, notamment en vendant l’empire légué par son père, et en investissant l’argent ainsi récolté dans une fondation humanitaire.
Seulement la procureure Diane Francken (Sharon Stone, vêtue d’une robe blanche légère, pour un clin d’oeil appuyé à Basic Instinct) ne l’entend pas de cette oreille: persuadée que Largo a financé les exactions commises par un général birman, via un compte secret, elle l’inculpe pour crimes contre l’humanité. Il s’agit bien évidemment d’une machination, et Largo va se battre pour le prouver…
Inspiré de deux albums de la saga dessinée Largo Winch (La Forteresse de Makiling et L’Heure du tigre), ce long-métrage se révèle bien agencé, et apparemment mieux maîtrisé que le premier. Le réalisateur Jérôme Salle souhaitait qu’il y ait « plus de jeu, plus de jubilation, un peu plus d’action, un peu plus d’humour… » Et c’est le cas. Le film démarre sur les chapeaux de roue, avec une course-poursuite en voiture assez bluffante et drôle, qui montre un Largo Winch subtilement décontracté, moquant son poursuivant pourtant pas vraiment commode.
La suite est à l’avenant, alternant scènes romantiques (Largo est amoureux d’une jeune Birmane, qui va se détourner de lui et le trahir), passes d’armes judiciaires (la procureure ne lâche pas le morceau) et scènes d’action donc: on voit Largo réussir brillamment une séance de chute libre ou faire la nique à des militaires birmans. Le super-héros sans peur ni reproche a toutefois ses failles et n’est pas tout-puissant, ce qui le rend d’autant plus attachant.
On assiste à la rencontre amusante entre Largo et son futur meilleur ami Simon Ovronnaz (Olivier Barthélémy). Mais ce nouveau venu se fait largement voler la vedette par Gauthier, majordome et homme à tout faire du multimilliardaire. Nicolas Vaude incarne ce personnage décalé, d’un chic à faire pâlir Nestor – le maître d’hôtel du capitaine Haddock dans Tintin -, et d’une politesse totalement surannée. Déjà présent mais plus discret dans Largo Winch I, il cannibalise ici l’écran avec ses péripéties loufoques.
A la fin des deux heures que dure Largo Winch II, on n’aura certes pas eu l’impression de voir un grand film, aux qualités cinématographiques inoubliables. Mais on aura passé un bon moment auprès d’acteurs convaincants, emmenés par un cinéaste qui semble jubiler en lançant sa caméra. Ce qui, en soit, n’est déjà pas si mal.
Laurence Le Saux
Lire notre reportage à la conférence de presse et notre rencontre avec l’équipe du film ici.
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Largo Winch II
Long-métrage de Jérôme Salle.
Avec Tomer Sisley, Sharon Stone, Ulrich Tukur, Mame Nakprasitte, Olivier Barthélémy, Nicolas Vaude, Clemens Schick… Durée: 1h59.
Sortie en salles le 16 février 2011.
Photos © Wild Bunch Distribution.
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LARGO WINCH 2 – Bande annonce VOST
envoyé par wildbunch-distrib. – Court métrage, documentaire et bande annonce.
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