Laughter in the end of the world
Le jour où l’humanité outrepassa ses droits envers la planète, un gigantesque démon engloutit la Terre dans les ténèbres. Des hommes se battirent 7 jours durant avant d’enrayer la fin du monde. Dès lors, les humains reprirent leur vie normale, pensant qu’il en était fini de tout ça. Cependant, des individus portant les mêmes marques que la créature destructrice virent le jour et terrorisèrent les populations. 20 ans plus tard, un des démons marqués propose à une cité de les débarrasser du démon qui hante leur quotidien.
Ce titre est le tout premier livre des éditions Shiba, créées par Laurent Schelkens, libraire à Mons (Belgique), pour publier les titres qu’on lui demande régulièrement, mais qui restent inédits en français. Par ses nombreuses qualités, Laughter in the end of the world prouve qu’il reste un riche vivier de bons mangas que personne n’avait encore déniché : la démarche de Shiba a donc tout son sens. Au niveau de l’édition, on se retrouve dans les standards de la concurrence. Il faut dire que le nouveau venu s’est entouré des acteurs implantés dans le milieu depuis des années : Clair Obscur pour la traduction et l’adaptation graphique, puis Aubin, imprimeur majeur de mangas en France.
Et pour un premier ouvrage, Shiba frappent fort : un titre des éditions Shogakukan, imaginé par une experte du shônen. Ancienne assistante de Mitsuru Adachi (Touch, Short Program, Rough…), Yellow Tanabe a 19 ans de carrière. Elle a notamment connu le succès avec son long et captivant récit d’aventure fantastique Kekkaishi. Sorti entre la fin de ce manga et le début de sa nouvelle série Birdmen, Laughter in the end of the world montre l’étendue de son talent. Ce one-shot déroule son histoire sans en faire trop, avec soin et profondeur. Aussi, s’il se suffit à lui-même, il aurait tout aussi bien pu faire un très bon début de série.
Le lecteur est vite pris d’affection pour le personnage principal et sa petite sœur. Et c’est encore davantage le cas lorsque l’on en apprend plus sur leur passé, leur quête, leur secret et ces « démons » qui sont finalement plus victimes que bourreaux. Sans être trop dans le récitatif et en laissant place à des surprises, ce one-shot est déjà un divertissement impeccable. En prime, il va plus loin que ça. Il sonde et questionne de nombreuses thématiques : le bien et de mal, le comportement humain en société, l’apprentissage des erreurs, le rejet, l’acceptation de la différence… Le dessin n’est pas en reste : très beau et soigné tant dans l’action que dans les moments plus calmes. Avec un bon rythme, pas de surabondance de combat, d’explications à rallonge ou farfelues, ce shônen fantastique est tout simplement aussi plaisant que riche.
SHUMATSU NO LAUGHTER © 2013 Yellow TANABE / SHOGAKUKAN
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