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L’Automne à Pékin

15 janvier 2018 |
SERIE
L'Automne à Pékin
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
21 €
DATE DE SORTIE
14/09/2017
EAN
2754823085
Achat :

L’histoire est-elle vraiment importante quand l’humour absurde de Boris Vian innerve cette BD, au point même que le sens du titre ne nous est pas révélé à l’issue de la lecture ? Car selon les dires de l’illustre écrivain-trompettiste, dans L’Automne à Pékin, il ne s’agit ni d’automne, ni de Pékin.

automne_a_pekin_image1Tentons cependant de tracer quelques lignes scénaristiques : Angel et Anne, deux ingénieurs, plutôt charmants, sont amis bien que tout les opposent. S’ajoute à cela Rochelle, une fille. Résultat : un triangle amoureux. Du Paris des années 1950, ce trio est, au gré d’une opportunité fortuite, envoyé dans le désert de l’Exopotamie – région aride inventée par Vian – car les deux ingénieurs se doivent de construire une ligne de chemin de fer. Dans cet univers étrange, au milieu de nulle part, interagissent une archéologue flegmatique, un médecin peu scrupuleux, un curé libidineux… Une incroyable galerie de portraits improbables desquels viendra sûrement émerger la vérité sur l’amour !

La lecture d’un tel ouvrage est forcément déroutante pour celui qui cherche un sens à tout. Boris Vian pousse ici l’absurde à son maximum, bien plus que dans ces autres ouvrages. On pense forcément un peu à la pièce de théâtre En attendant Godot de Samuel Beckett lorsque les deux protagonistes se retrouvent au milieu de nulle part. Et on comprend que cette absence presque totale de scénario ait pu séduire les frères Brizzi, habitués à des projets à la fois littéraires et marginaux comme ce fut le cas pour La Cavale du Docteur Destouches, BD hallucinée sur Louis-Ferdinand Céline.

Le trait sublime en tout point la galerie de personnages : les auteurs campent des vraies gueules cinématographiques dans des attitudes expressives et vivantes. On oscille entre le tableau Dada et le story-board coloré lorsque les traits du dessin se font visibles dans un crayonné presque furieux.

On sent l’univers pensé, réfléchi et digéré. Un opus qui vaut par son audace graphique qui donne une plus-value réelle au roman de Boris Vian.

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