Par David Charrier et Miceal O’Griafa. Emmanuel Proust éditions, avril 2011.

Une fameuse cambrioleuse dérobe un mystérieux objet antique à un businessman antipathique. La même nuit, le fils adoptif de celui-ci se fait la malle; et sa fille, ainsi qu’une playmate, sont assassinées. Une affaire drôlement trouble, que vont tenter de démêler un détective privé, un policier et une journaliste. Tous beaux, ténébreux et porteurs de secrets…

L’hommage de ce début de diptyque au Faucon maltais, au Grand Sommeil et autres films de la grande époque Bogart-Bacall, ainsi qu’à la prose de James Ellroy période L.A. Confidential, est limpide. Et même trop appuyé. Car il provoque nécessairement la comparaison du présent album avec ses glorieux aînés, et celle-ci n’est guère flatteuse. Personnages par trop stéréotypés, dialogues nombreux et poussifs, rebondissements téléphonés, à la limite du faux raccord… Tout sonne faux dans cette reconstitution des polars d’antan, les auteurs ne pouvant prendre le temps, en deux petits tomes, de tisser sérieusement leur trame complexe, pleine de personnages aux attitudes singulières. Outre la vénéneuse et réussie couverture, seule une séquence de bagarre dans la moiteur tropicale – façon je t’aime, moi non plus – entre la cambrioleuse et le détective, suscite un certain intérêt, par son décalage et sa charmante absurdité. Mais c’est un peu juste pour rattraper le reste.

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