Le BDM célèbre sa 20e édition
À la fois catalogue encyclopédique et argus de la bande dessinée de collection, l’édition 2015-2016 du BDM-Trésors de la bande dessinée vient de paraître, et c’est déjà la 20e !
Ces Trésors de la bande dessinée doivent leur sigle BDM à leurs initiateurs, Michel Béra, Michel Denni et Philippe Mellot, qui lancèrent en 1979 un supplément hors série à la revue Le Collectionneur de bandes dessinées consacré aux cotes. Publié tous les deux ans aux Éditions de l’Amateur, le BDM est aujourd’hui une véritable bible pour amateurs et collectionneurs, un pavé de près de 1200 pages recensant quelque 130 000 albums et périodiques !
Précis, lisible, extrêmement complet, l’ouvrage se veut un guide pratique pour quiconque recherche des albums indisponibles dans le réseau classique, c’est-à-dire des ouvrages anciens ou rapidement épuisés car au tirage limité. La rareté fait le prix, et le BDM présente les cotes d’ouvrage recherchés. Quelques exemples au hasard : le tome 2 de Gaston Lagaffe de 1963 (format à l’italienne) cote 450 euros, sa réédition 150 euros; le premier tome de la série Donjon atteint les 40 euros ; celui de Lanfeust de Troy, 400 euros. Parmi les grosses cotes, Tintin écrase tout sur son passage (il a d’ailleurs droit à un cahier couleurs dans le BDM!), avec des montants par album atteignant souvent des milliers d’euros, voire des dizaines de milliers pour des pièces rarissimes. Mais seulement pour des ouvrages dans un état proche du neuf.
Car, oui, le marché se tend, et les collectionneurs se tournent davantage vers des valeurs sûres, dans le sillage de Tintin, et surtout des livres exempts de défauts. C’est ce que souligne dans une intéressante introduction intitulée « Une financiarisation de la bande dessinée? », l’expert et collectionneur Alban Jarry. « Telle une locomotive surpuissante entraînant le reste du marché, Tintin a su propager aux autres albums classiques ce phénomène de montée des prix, écrit-il. Les mêmes critères de perfection transforment en or les albums préservés de tout vieillissement par des collectionneurs attentifs à les conserver dans les meilleures conditions. » Il rappelle par ailleurs que la bande dessinée de collection, si elle peut constituer un placement à long terme, demeure tout de même un marché microscopique, dont les quelques bulles spéculatives éclatent souvent rapidement. Même si certaines envolées soudaines (comme des oeuvres signées Moebius ou Chaland) peuvent faire monter durablement la cote de quelques auteurs…
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BDM – Trésors de la bande dessinée (édition 2015-2016)
Éditions de l’Amateur. 1188 pages, 49,50 €, décembre 2014.
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