Le bilan des trois premières années de la Cité de la BD à Angoulême
Elle fête ses trois ans avec une belle exposition, « Parodies – la bande dessinée au second degré », sur laquelle nous reviendront prochainement. L’occasion de faire le bilan des activités de la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image (CIBDI), sise à Angoulême.
Etablissement public de coopération culturelle à caractère industriel et commercial, la Cité est administrée et financée par le Département de la Charente, l’Etat, la Ville d’Angoulême et la Région Poitou-Charentes. Elle compte un musée, une bibliothèque, un cinéma, une librairie, un « centre de soutien technique multimédia » et une Maison des auteurs, qui accueille des artistes en résidence.
Le musée en est la partie la plus visible pour le public. Inaugurés en juin 2009, ses nouveaux locaux – établis dans d’anciens chaix – accueillent des expositions ambitieuses et une collection d’originaux assez impressionnante (8000 planches). Dépouillée, la scénographie fait fi des artifices destinés à attirer les familles: on n’y trouvera pas de figurines colorées ni d’onomatopées au mur. Le côté ultra populaire du médium est délaissé. Il s’agit ici de rendre hommage à un art trop longtemps méprisé, en lui donnant une véritable dimension muséale.
Seulement voilà, qui fréquente cet endroit d’exception une fois le Festival d’Angoulême terminé? Les chiffres donnés se veulent encourageants : « De 27 900 visiteurs en 2007 [alors que le musée était installé dans ses anciens locaux, de l’autre côté du fleuve], on compte 45 900 entrées en 2010, avec une clientèle diversifiée [son pourcentage d’abonnés est passé de 49 en 2007 à 21 en 2010]. »
« Ce score est honorable, mais je pense que l’on peut faire mieux, précise Gilles Ciment, dont le mandat de directeur général de l’établissement a été reconduit pour trois ans. Le musée pâtit de plusieurs handicaps: il est tributaire du développement de la région – qui est la 84e de France en matière de tourisme -, et se trouve relativement isolé. Il est toutefois le premier de la région en terme de fréquentation. » Le directeur général ambitionne d’attirer 60 000 visiteurs annuels d’ici 2013.
Pour les allécher, plusieurs expositions sont prévues. « A la fin du mois, pendant le Festival, la Cité hébergera les expositions « Baru », « Petite histoire des colonies françaises », « Dominique Goblet », « Nos Guerres », « Nouvelle BD belge francophone », « Cent pour cent saison 2″ [avec les planches de cinq auteurs espagnols et cinq turcs] et celle de la Maison des Auteurs, détaille Gilles Ciment. Ensuite, après « Parodies, la bande dessinée au second degré », nous organiseront une grande exposition sur les pirates l’été prochain. Elle sera très grand public, et comptera plusieurs objets anciens de la Marine. »
Une façon de répondre aux critiques d’une partie du public, qui trouve les lieux trop froids et trop peu familiaux ? « Oui, avoue franchement Gilles Ciment. Nous allons injecter de la clarté, de la couleur et du ludisme dans ce musée. » Rendez-vous dans trois ans pour évaluer les retombées de cette nouvelle politique.
Images © Cité Internationale de la Bande Dessinée / Ph. Metifet / Etienne Robial.
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