Par Reinhard Kleist. Casterman, 16€, janvier 2013.

Hertzko Haft est un rescapé des camps de la mort nazis. Emprisonné jeune, il a survécu en devenant l’attraction de ses geôliers. Sa porte de sortie : les combats de boxe qu’il gagne les uns à la suite des autres, animé par sa rage et la volonté de retrouver sa fiancée Leah.

Nombreuses sont les bandes dessinées à avoir parlé de l’enfer concentrationnaire, à l’image de Maus d’Art Spiegelmann (grand prix d’Angoulême en 2011) ou, plus récemment, Moi, René Tardi, prisonnier au Stalag IIB (sélectionné au festival d’Angoulême 2013). L’Allemand Reinhard Kleist (déjà auteur d’une bio de Fidel Castro) raconte avec froideur la réalité de la Pologne envahie, des camps et l’histoire vraie de cet adolescent. On retrouve les thématiques de la faim, du froid et de la mort à travers les yeux de Hertzko, jeune homme au tempérament bouillant et aux traits durs, prêt à tout pour survivre. Et c’est justement la personnalité du héros qui fait la grande force de ce livre. L’auteur ne l’édulcore en rien pour servir cette histoire atroce. Le réalisme prime. Certains passages nous poussent même à nous interroger sur la limite des actes de Hertzko dans des situations désespérées.

Un peu trop raide par moment, le trait semi-réaliste et anguleux de Reinhard Kleist reste néanmoins très efficace et le choix du noir et blanc renforce la dureté du récit. Un livre à ranger à côté des témoignages forts de cette période.

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