Le Cercle de Providence #1
Francis est un grand ado sans histoire, fait des bêtises avec son pote Howard et file un coup de main à son grand-père dans sa vieille librairie. Un jour, débarque au lycée une nouvelle élève, Atonia. Crête verte sur la tête et talent énorme pour le dessin : Francis accroche vite avec elle et découvre qu’elle est obsédée par des cauchemars récurrents, annonçant l’arrivée imminente d’un monstre à tentacules qu’elle a baptisé Ktulu. Quand le grand-père de Francis meurt dans un étrange accident, l’ado soupçonne une machination et se met en tête de révéler ces secrets occultes. Sans se douter du danger…
Bonne idée mais périlleuse idée que de vouloir dépoussiérer Lovecraft à la sauce ado en bande dessinée. Heureusement, Stranger Things a montré la voie à la télé, et on sent par moments dans ce début de série le bien que cela a fait à la fiction horrifique orientée jeunesse. Mais Sébastien Viozat (Avec les morts, Tortuga, Siorn, Le Tueur de Bois Mesdames…) n’oublie pas de coller son sujet principal : la transposition en jeans-baskets-smartphone de l’univers du créateur de Chtulhu, avec ses Grand Anciens à tentacules, ses portes qui s’entrouvrent vers un abîme sans fond, ses cauchemars qui rendent fou. Il est obligé de passer par quelques séquences et personnages caricaturaux, mais le résultat est efficace et plaisant à lire. Et spectaculaire et flippant aussi, notamment parce que la trop rare Anne-Catherine Ott (Havre, Versipelle) réussit dépasser le côté un peu lisse de son trait pour jouer sur le mouvement dans des mises en pages solides et un design horrifique convaincant (jolies gammes de couleurs de Gabriel Amalric, notamment dans le registre verdâtre). Voilà donc un premier tome audacieux et globalement réussi, compte tenu de l’enjeu. On espère que la suite confirmera de ce début prometteur.
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