Jean, bibliothécaire dans une médiathèque, est en pleine crise existentielle : il se sent noyé sous les livres à lire, sous les rayonnages ternes du lieu où il travaille… En plein burn-out, il devient obsédé par le souvenir d’un chanteur qui l’avait touché en plein coeur lorsqu’il était étudiant.

Le jeune homme d’alors rêvait alors d’un destin héroïque, de révolution. Et écoutait en boucle les chansons de Rémy-Bé, qu’un camarade lui avait fait découvrir. Au point de copier le vinyle sur une cassette, et de continuer, plusieurs décennies après, d’avoir ses ritournelles dans la tête.

Pour occuper ses journées, se donner un but, l’homme en crise décide de retrouver ce « chanteur perdu » (le titre de l’album), qui n’a pas connu de succès public. Il recontacte l’ancien copain qui le lui avait fait entendre, cherche à reconstituer le parcours de l’artiste, va même interroger Pierre Perret, qui avait produit son disque… Jusqu’à s’envoler pour une île lointaine et lumineuse, à la rencontre de son idole, finalement bien loin de l’image qu’il s’en faisait.

Féru d’humour et fin conteur du sensible, Didier Tronchet — qui a signé Jean-Claude Tergal comme Robinsons père et fils — s’inspire ici de son propre vécu pour narrer cette quête originale. Lui-même a retrouvé un artiste qu’il appréciait pendant ses années d’études, l’a rejoint à des milliers de kilomètres de là. Il noue ici de façon haletante des fils entre réalité et fiction. Son style sobre sert bien une aventure inattendue, dont on trouvera le prolongement sur le site de l’auteur, avec notamment les pistes du fameux disque du « chanteur perdu ».