Le Chanteur sans nom ***
Par Olivier Balez et Arnaud Le Gouëfflec. Glénat, 20€, le 2 février 2011.
Les traits cachés par un masque, il fut une grande vedette de la chanson dans les années 30 et 40, et mourut dans l’anonymat en 1974. Le Chanteur sans nom est le héros de cet album, qui retrace sa vie.
Sa mémoire est invoquée par un jeune homme (faisant écho au scénariste de cette BD, qui a lui-même enquêté sur l’artiste). Ce dernier trouve une boîte de souvenirs lui appartenant, et contacte ceux qui l’ont connu.
Roland Avellis, alias Le Chanteur sans nom, apparaît sous la forme d’un fantôme et se met en scène avec un humour parfois désespéré. Cet « incurable paresseux qui a gâché son talent avec un art consommé » – selon son copain Charles Aznavour – passa son temps à fuir le quotidien, à se fuir lui-même. Il escroqua à tout va (même son amie Edith Piaf), et finit alcoolique et diabétique.
Le scénariste Arnaud Le Gouëfflec et le dessinateur Olivier Balez (déjà auteurs ensemble de Topless) détaillent un parcours sinueux et touchant, jamais univoque. Leurs pages sont habillées d’un trait précis et élégant, réchauffé par des couleurs dégradées, qui prennent souvent des tonalités sépias. Ils signent avec ce Chanteur sans nom la biographie délicate d’un personnage contradictoire et vulnérable.
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