Le Chien de la voisine
Fido n’a pas l’air méchant, comme ça. Pourtant, il martyrise les enfants du quartier. Ce que réfute totalement sa maîtresse, la jolie Mlle Nowhere. La mère du petit Matthieu, voisin de jardin et régulièrement mordu ou poussé par la sale bête, semble terrifiée par le cabot. Alors le papa décide d’aller parler une bonne fois pour toutes à cette Mlle Nowhere. Mais il tombe sous son charme et n’ose rien lui dire…
Séquences improvisées publiées dans le fanzine hebdomadaire Chez Jérôme Comix entre 2000 et 2002, reprises en deux tomes chez La Taupe de l’espace (2002 et 2005), La Chien de la voisine et Le Retour du chien de la voisine ici réunis jettent la lumière sur le goût pour l’absurde et le bizarre de Sébastien Lumineau. Avec un trait jeté et inquiet, l’auteur du récent Où se plaît ainsi regarder la morne banalité d’une vie familiale en zone pavillonnaire – avec un papa qui s’ennuie et fantasme sur la jeune voisine, une maman qui n’a pas perdu ses kilos de grossesse et un gamin chialeur – à travers le prisme de la comédie noire, mention fantastique. Ce n’est pas Baxter – marquant et dérangeant film fantastique des années 80 de Jérôme Boivin, autour d’un bull-terrier pensant et meurtrier – mais presque. Et encore, le talent de Sébastien Lumineau est d’en montrer le moins possible : jamais on ne verra le chien en action, et la possibilité de mensonges d’enfants pour accuser l’animal de leurs propres bêtises est hautement possible. On ne sait pas qui veut quoi, qui va tuer qui, et à quelles fins. Troublant, malin, jouissif.
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