Par Takashi Murakami. Sarbacane, 17,50€, le 4 mai 2011.
1 volume paru sur 2 – Série terminée au Japon.

Au beau milieu d’un terrain vague, une voiture abandonnée. A l’intérieur se trouvent le corps d’un homme mort depuis plus d’un an et celui d’un chien. Étrangement, l’animal n’est décédé que depuis trois mois…

Le Chien gardien d’étoiles est un ouvrage atypique, touchant, qui évoque les œuvres de Fumiyo Kouno (Le Pays des cerisiers, Pour Sanpei, Koko…). Non seulement par sa finesse, les descriptions précises de moments (a priori) anodins, mais aussi par son trait particulier, incroyablement humain et attentionné. Ce manga met en scène une famille en difficulté qui se déchire. Le mari, malade et sans emploi, se retrouve rapidement jeté à la porte et devient SDF. Heureusement, il lui reste un confident, son meilleur ami: son chien. On suit sur les routes ces deux êtres extrêmement attachés l’un à l’autre, loin de cette terrible société individualiste, et jusqu’à leur mort annoncée.

Arrive ensuite l’assistant social, M. Okutsu (traduire «l’abri de l’âme»). Son rôle est de se charger du corps retrouvé, afin de lui assurer une sépulture décente. L’homme ira cette fois-ci plus loin et cherchera à comprendre la relation entre le défunt et son compagnon. Cela l’amènera à se remémorer sa vie auprès de ses grands-parents et de son fidèle chien… et peut-être à sortir de son propre isolement.

Takashi Murakami produit un récit intimiste, qui est aussi une critique fine de notre société actuelle, vue par le prisme du chien, meilleur ami de l’homme. Son désintéressement, son attachement, sa délicatesse, voire sa seule présence sont des chances précieuses mais bien souvent sous-estimées. C’est ce que nous rappelle cette histoire sincère, émouvante et subtilement construite.

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Images © Murakami Takashi