Le Chien qui louche
L’animal qui donne son titre à l’album, c’est un immonde cabot sur toile dont les yeux se rejoignent. Un chien peint, donc, dont les propriétaires estiment qu’il mérite entrée au Louvre.
Manque de chance pour lui, Fabien, dont les futurs beaux-frères possèdent le tableau, travaille justement au Louvre comme surveillant. Il faudrait ruser, louvoyer, refuser sans vexer. Ce que notre héros n’aura même pas à faire, puisqu’une mystérieuse société secrète lui propose d’installer la croûte aux cimaises du prestigieux musée…
Après une extraordinaire plongée viticole (Les Ignorants), Etienne Davodeau s’est immergé dans un lieu magique et monstrueux, pour la collection co-éditée par Futuropolis et Le Louvre. Il en tire une comédie aérienne et agréable, évitant ainsi de se laisser écraser par son sujet. On découvre avec plaisir les coulisses du musée, à travers le quotidien d’un « agent d’accueil, de surveillance et de magasinage » — narré d’un trait généreux et fluide, en noir et blanc. Amusantes, les anecdotes se succèdent au gré d’un suspense vaillamment maintenu : le fichu tableau finira-t-il au Louvre ?
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