Le Ciel au-dessus du Louvre ***
Par Bernar Yslaire et Jean-Claude Carrière. Futuropolis/Le Louvre, 17 €, le 13 novembre 2009.
La Révolution française bat son plein à Paris. Robespierre et ses fidèles luttent pour la survie de la République, à tout prix, même celui du sang. La Terreur s’annonce, et avec elle sa valse de guillotinés. Le peintre David vit ce tourbillon au plus près du charismatique révolutionnaire, mais aussi dans son atelier du Louvre, nouvellement institué musée national. C’est là qu’un jeune homme au visage d’ange débarque d’un pays inconnu. Figure androgyne, attirante et mystérieuse. Il va devenir le modèle de la révolution spirituelle voulue par Robespierre, mais aussi son miroir funeste…
Les co-éditions Futuropolis-Musée du Louvre ont souvent engendré d’excellentes surprises, avec notamment les beaux albums de Nicolas de Crécy (Période glaciaire) et Marc-Antoine Mathieu (Les Sous-sols du Révolu). Ce Ciel au-dessus du Louvre ne fait pas exception, tant dans le fond que dans la forme. En vingt courts chapitres, Bernar Yslaire et Jean-Claude Carrière brossent le portrait insaisissable d’un révolution en marche, un mouvement incroyable qui a dépassé ses propres acteurs. Et c’est donc logiquement qu’ils narrent l’histoire d’un tableau inachevé, le fameux portrait de l’Être suprême commandé par Robespierre, qui devait être l’image allégorique de la spiritualité-même de l’homme, celle qui transcende les dogmes. Les personnages courent après le temps qui leur manque, et Yslaire les suit dans leur cavalcade, laissant au besoin des cases simplement crayonnées. L’album est ainsi d’une rare cohérence entre son sujet et sa représentation. Mais d’ailleurs, le sujet, c’est bien – à travers le personnage de David – la représentation d’une heure unique de l’Histoire de France. Et en cela, c’est une réussite.
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