Le Cirque – Journal d’un dompteur de chaises **
Par Iléana Surducan. Makaka, 19 €, février 2013.
Manu est un être à part. Dans sa cité futuriste, où les maîtres mots sont la science, la raison et l’ordre, le petit homme chauve rêve d’être dompteur de chaises. Y a-t-il une place pour quelqu’un qui croit à l’existence de la personnalité des fauteuils ? Au hasard d’une balade – strictement interdite – en dehors de la ville, il va découvrir le Cirque, ses magiciens et ses prestidigitateurs, et tenter de vivre sa passion.
Voilà un livre très poétique, un hymne à ceux qui se sentent étrangers à la société dans laquelle ils vivent. Manu ne se plaît pas dans cette cité dirigée par des robots qui n’autorisent pas ce qui sort de l’ordinaire, à l’image des objets décrépis qu’il rapporte à chacun de ses discrets voyages. Ses escapades, sa petite maison, située entre deux grands immeubles bétonnés, et ses songes sont ses seuls échappatoires.
Iléana Surducan fait montre d’une belle maîtrise des couleurs, alternant les ambiances chaudes ou sombres à l’aquarelle ou aux crayons de couleurs. La dessinatrice crée un univers mystérieux et apaisant. On lit avec plaisir cette bande dessinée délicate et calme – un peu trop lente parfois – et on suit sans rechigner le parcours de ce petit anticonformiste pacifique. Une jolie ode aux rêveurs.
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