Le Colibri
Célestin déménage avec ses parents dans un immeuble anonyme d’une ville grisâtre, loin de sa maison au bord de la mer. Entre les cartons, les meubles à installer, et le silence de ses parents, l’ado se réfugie dans ses souvenirs et ses rêves. Sur le toit de son nouveau chez lui, il discute avec Célin, son grand frère devenu « explorateur du ciel », qui lui rapporte un colibri en pleine torpeur. Mais surtout, il rencontre Lotte, étonnante brunette de son âge, dont les parents sont toujours absents…
Transposée d’une pièce créée au Théâtre Am Stram Gram de Genève, cette bande dessinée – qui s’accompagne d’une version audio avec orchestre – évoque avec retenue et douceur les moments tangents de l’adolescence, le sentiment de solitude et la question du deuil. La rencontre entre Célestin – vivant une riche relation imaginaire avec son grand frère disparu – et Lotte – qui compte les jours avant de retrouver, sans joie, sa mère à l’autre bout de la planète – fait naître une valse d’émotions et de sentiments chez ces deux jeunes êtres, qui n’attendent que de déployer leurs ailes et découvrir le monde. Comme ce colibri qui dort. D’abord fragiles et vulnérables, les deux ados vont goûter à l’indépendance et à une certaine émancipation, au jour le jour, en espérant un avenir moins sombre. Très délicatement, jouant sur un trait léger, une mise en page sobre, et des teintes de gris parfois illuminées de crayon de couleur, Hélène Becquelin fait vibrer d’émotion ces instants suspendus. Avec pudeur et une vraie grâce.
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