Par Joël Cimarrón. Gallimard/Bayou, 17 €, le 16 avril 2010.

Trois gamins d’une cité antillaise trompent leur ennui comme ils peuvent. Notamment en allant observer les esprits qui vagabondent dans les cimetières la nuit. Mais quand l’un deux entre en possession d’un couteau maléfique, les voilà propulsés dans un univers fantasmagorique, en proie à une intense lutte entre le Bien et le Mal. Quel camp choisiront-ils ?

Entre quête initiatique et conte exotique, cette première bande dessinée de Joël Cimarrón avance à un rythme effréné. Les protagonistes sont tiraillés entre des forces qui les dépassent, et se laissent porter par les événements autant qu’ils les créent. En ressort un one-shot trépidant, mais par moments confus. En effet, le héros se cherche sous nos yeux, emprunte des chemins pas forcément louables, ce qui réduit les chances d’identification à ce personnage insaisissable. Ses comparses, aux motivations tout aussi incertaines, paraissent en comparaison bien fades. Le graphisme est à l’avenant : tumultueux, il perd parfois en lisibilité et en efficacité ce qu’il dégage en énergie; et les couleurs, douces et agréables, souffrent d’un certain flou dans leur application. Bref, Le Couteau-chien est un album inabouti, mais une vraie promesse d’un auteur à suivre.

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