Le Curé **
Par Christian de Metter et Laurent Lacoste. Casterman, 18 €, le 17 août 2011.
Un jeune prêtre s’installe dans un petit village de la France des années 30. Il y est reçu diversement, avec sympathie par la plupart des habitants, sauf par le docteur, un type pourtant plutôt bonhomme, amateur de bonne chère, mais bouffeur de curé. 
Pas grave, un fidèle de perdus, dix de retrouvés. Mais justement, en matière de disparition, le village est inquiet: une jeune femme n’a plus donné signe de vie depuis plusieurs jours…
Voici un fait divers rural bien calibré, traité de manière bien classique et porté par l’élégance du dessin de Christian de Metter (Shutter Island, Scarface, Marilyn, de l’autre côté du miroir). Avec ses figures de paysans et de notables de province bien familières, et son décor d’une France sans âge, figée dans un passé tristounet. L’enjeu du récit n’est pas l’enquête, mais le poids du secret et de la culpabilité. Hélas, ce ressort central de l’intrigue ne crée pas suffisamment de situations propices à la tension pour que le lecteur se passionne totalement. On lit donc cette sombre histoire avec un intérêt certain mais dilué: après la révélation du coupable à mi-album, les auteurs ne réussissent à maintenir leur atmosphère de plomb que par de fugaces moments. L’ambition était haute, la réussite n’est qu’intermittente.
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