Le Detection Club
Prenez une belle poignée d’auteurs anglais de romans policiers — et un « maître américain » de la chose, pour faire bonne mesure. Réunissez-les via une association professionnelle, le Detection Club, qui vise à disserter des énigmes fictionnelles, et a vraiment existé.
Envoyez-leur une irrésistible invitation : celle d’un richissime excentrique certain d’avoir inventé une merveille, à savoir un robot capable de résoudre les mystères, et donc de remplacer les écrivains. Placez tout ce petit monde en huis clos, sur une île battue par les vents, soumettez-leur un crime (avec absence de cadavre), et laissez-les s’en dépêtrer…
Après la trépidante et impeccable Opération Copperhead, Jean Harambat s’amuse — et nous avec. Dans cette fable légère et néanmoins solidement bâtie, gorgée de références, il tisonne les règles du roman policier, en suivant certaines et en tordant d’autres. Son duo héroïque, formé d’Agatha Christie et du méconnu Chesterton, personnage truculent qui fit l’admiration de Borgès, fonctionne à merveille. Sobre et élégant, évoquant les années 1950, son trait bénéficie des couleurs lumineuses de Jean-Jacques Rouget. Deuxième opus d’une trilogie anglaise, ce Detection Club enchante, tout en initiant une réflexion bienvenue, et d’actualité, sur la place de la machine dans notre société.
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