Par Ronny Edry. La Cafetière, 13,50 €, le 18 mars 2009.

C’est comment le quotidien à Tel Aviv, entre la peur des attentats et la douceur de vivre méditerranéenne? Et, de l’autre côté, qu’est-ce qui peut bien trotter dans la tête d’un Palestinien candidat au martyre? Pour son premier album de bandes dessinées, l’artiste israélien Ronny Edry tente de répondre à ces deux questions avec humour, divaguant d’un territoire à l’autre, dans une mise en scène lâchée et un brin absurde.

Son « terroriste » est en réalité un gamin qui n’a jamais posé le pied dans une ville moderne et qui est tout chamboulé par ce qu’il découvre: les femmes court vêtues, les restaurants à l’américaine, la sexualité libérée… En miroir, l’auteur se met en scène dans sa vie de couple, alors que sa femme s’entaille le doigt et finit à l’hôpital. Par de longs récitatifs à la première personne, incisifs et drôles, Ronny Edry insuffle un rythme étonnant à son récit. À quoi répondent des dessins pleins de fougue en noir et blanc, souvent saturés d’eau, dans une mise en place qui peut paraître bâclée, mais qui évoque habilement le bouillonnement de la ville. Toutefois, si le parcours insolite du musulman et de sa ceinture d’explosifs fait mouche, on se lasse rapidement de la mésaventure hospitalière de Ronny et de son épouse. Le curieux final est ainsi à la fois cerise sur le gâteau et queue de poisson. Mais ce Doigt de Dieu aura le mérite de pointer un auteur à suivre.

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