Par Pieter De Poortere. Glénat, 15€, le 2 juin 2010.

Personnage récurrent créé par le Flamand Pieter De Poortere, Dickie se balade à travers les époques. Ce bonhomme rondouillard proche du Playmobil se retrouve dans la tourmente, en pleine Seconde guerre mondiale. Pas aimable pour un sou – quand il sauve une petite fille juive, c’est qu’il a des vues sur elle -, il devient la cible des Résistants et se retrouve embarqué à destination d’un camp de concentration.

Sauf que le hasard agira (momentanément) en sa faveur. Car Dickie se révèle être le fils d’Hitler, pas moins! En mal d’enfant, Eva Braun et le Führer ont retrouvé ce descendant caché. Et, ravi de se découvrir une progéniture, le dictateur le choie tant qu’il peut…

Burlesque à souhait, cet album ose tout. Il montre Hitler en brave soldat allemand -dont la maladresse fera toutefois exploser le chien bien-aimé-, puis en père adoptif d’un gamin torturé par le docteur Mengelstein… Entièrement muet, Le Fils d’Hitler parvient à parfaitement traduire son scénario au fil de vignettes intelligemment agencées.

Rond et clair, assez « cartoonesque« , le style graphique de Pieter De Poortere joue la carte du contraste avec son sujet. Il apporte une distance bienvenue à ce récit fou, espèce d’uchronie débridée, ponctuée ici et là d’immenses case emplies de personnages, sur le mode « Où est Charlie? ». Jusqu’à une chute en pied de nez, d’une malice délectable.

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