Le Grizzli #1
Bébert sort de prison et il n’a qu’une obsession : retrouver celui qui l’a dénoncé pour un cambriolage qui a mal tourné, qui lui a barboté le butin et qui lui a valu des années à l’ombre. Il pense que c’est Jo, qui aujourd’hui tient un bistrot. Or Jo ne compte pas se laisser secouer par le truand revanchard et fait appel à ses vieux potes, Toine l’amateur de chevaux, et le Grizzli, surnommé ainsi du temps de ses combats de boxe. Et c’est une sale affaire qui s’ouvre, avec bagarre dans des boîtes de nuit, braquage, vol de voiture… Et bons mots, évidemment.
Car c’est là tout l’intérêt de ce premier tome écrit par Matz (Le Tueur…) : des dialogues ciselés, inspirés d’Albert Simonin et Michel Audiard, dans la pure tradition du cinéma des années 50-60, époque Le Cave se rebiffe et Les Tontons flingueurs. La voix off comme les répliques sont ainsi délicieusement fleuries et rythment les planches de leur vocabulaire unique (avec lexique à la fin, ouf!). Le scénario est quant à lui hyper classique, avec coups bas, bourre-pifs, romance légère, tête-à-tête flic et voyou, et ne séduira que les amateurs du genre. Comme le dessin de Fred Simon (Le Poisson clown, Mermaid project, Mutations…), chaleureux et léché, parfaitement adapté au décor et aux personnages choisis par Matz. Les autres passeront leur chemin, mais c’est le lot des BD dont le concept est l’hommage à une fiction du passé, aussi respectueuses et réussies soient-elles.
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