Par François Boucq et Yves Sente. Dargaud, 13,50€, le 4 février 2011.

C’est un personnage atypique, un espion à tendance guerrière aux ordres du Vatican. Depuis quatre albums, Yves Sente et François Boucq racontent les missions du Janitor.

Au fil des années, leur héros Vince a gagné en profondeur, piquant toujours plus la curiosité du lecteur. Dans le précédent épisode, on découvrait qu’il avait un frère jumeau, employé par des hommes peu fréquentables. Dans Les Morsures du passé, le fin limier et guerrier continue à détailler ses jeunes années, cherche à comprendre comment son jumeau suicidé a pu ressusciter, et se retrouve aux prises avec des fantômes de la Seconde Guerre mondiale. Il suit un prélat soupçonné de faire partie d’un cercle d’anciens nazis, tout en découvrant qu’un duo de « vengeurs » tente de se faire justice…

Habituellement au dessin seulement de cette série d’action et d’émotion, François Boucq s’est impliqué cette fois davantage dans le scénario, assuré par Yves Sente. Façonnée donc à quatre mains, la dramaturgie fonctionne parfaitement, habilement cimentée par un seul long flash-back, qui évite de saucissonner l’intrigue. Ce quatrième Janitor mêle scènes d’action et explications complexes, sans jamais ennuyer ou sans que les unes prennent le pas sur les autres. Puissant et dynamique, le trait de François Boucq incarne admirablement ce récit à plusieurs dimensions, à la fois divertissant, introspectif et historique.

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