Par Jean-Claude Servais. Dupuis, 14 €, le 5 novembre 2008.

Visiblement très amoureux de la nature, Jean-Claude Servais s’est offert une histoire de dissimulation champêtre. L’auteur de L’Assassin qui parle aux oiseaux plante son album dans un jardin bucolique, dessinant avec grâce des papillons, fraises mûrissantes, limaces ou brassées de coquelicots. Les mains calleuses et un chapeau de paille sur la tête, le maître des lieux, Arnold Francart, s’active au milieu des plantes, papotant avec les bourdons et les fauvettes. Mais l’homme est mourant, veillé par sa femme. Véritable misanthrope rural, il fut un explorateur célèbre, brisé par une expédition en Arctique tragique, seize ans plus tôt…

Très délicate, la mise en images de l’artiste ravit l’œil. Mais le déroulé du récit – d’abord très mou – rencontre quelques heurts. Il pâtit notamment de dialogues assez caricaturaux (« Vous êtes en parfaite osmose avec la flore de mon jardin, Barbara », explique sans rire notre héros vieillissant à la jeune étudiante venue l’interroger pour son mémoire). Servais a toutefois la bonne idée de jouer avec les apparences, renversant son intrigue au fil des pages, ravivant ainsi l’intérêt du lecteur.

Achetez Le Jardin des glaces sur Amazon.fr
Achetez Le Jardin des glaces – édition spéciale 20 ans d’Aire libre sur Amazon.fr