Le Jardin des souvenirs
John Doe est un enquêteur mystérieux. Il cherche l’identité des personnes enterrées anonymement dans un cimetière aux confins de New York. Pour leur rendre leur nom, et leur rendre justice. Car souvent, la cause de la mort de ces individus n’est évidemment pas naturelle. Grâce à un réseau de professionnels l’aidant, dans le plus grand secret, dans sa tâche (légiste, policier, etc.), John remonte la piste de criminels impunis. Et il fait ce qu’il a à faire.
Voilà un polar original, brutal et intrigant, notamment grâce à son héros, justicier de l’ombre qui garde bien ses secrets. Mark Waid (Irrécupérable) joue avec les codes du thriller poisseux pour produire un album à la fois moderne – par ses procédés narratifs – et intemporel, dans le sens où il se conforme aux canons efficaces du genre. On dévore son histoire en s’inquiétant pour ce John Doe qui n’a de sympathique que sa mission (rendre un nom aux victimes anonymes de meurtres), on tente de discerner les indices avec lui, on est véritablement plongé au coeur de ses enquêtes. Cette immersion réussie est en grande partie due au graphisme puissant de Paul Azaceta. Bien aidé par les couleurs de Nick Filardi, le dessinateur d’Outcast use d’un trait synthétique privilégiant les ombres, réussissant des scènes nocturnes convaincantes, notamment grâce à un usage élégant des effets de lumière (feu, lampe électrique). Un régal pour les amateurs de romans noirs.
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